La fin du statut amateur pour les athlètes universitaires américains
C'est un tremblement de terre qui a touché le sport universitaire américain le 22 mai dernier. Les jeunes sportifs universitaires seront désormais rémunérés à partir de la saison 2025. Cette décision fait suite au verdict de la justice américaine et un accord milliardaire (2,8 milliards de dollars de dommages et intérêts) avec la NCAA et les 5 grandes conférences de sport universitaire. Plusieurs anciens joueurs avaient porté plainte contre la NCAA afin d’obtenir des dommages financiers pour leur service sportif durant leur carrière universitaire.
Ce verdict sans précédent a la particularité d’être rétrospectif puisqu’il oblige la NCAA à dédommager les joueurs depuis l’année 2016. Après avoir trouvé un accord avec les 5 conférences les plus puissantes (SEC, Big Ten, Big 12, ACC et Pac12), la NCAA va autoriser les universités à rémunérer leurs athlètes directement. Comment? Tout simplement en reversant une partie des revenus obtenus directement à leurs jeunes sportifs. Il faut savoir que la NCAA, et surtout les conférences les plus médiatiques, génèrent plus d’un milliard de dollars par saison, notamment grâce aux droits TV. Que ce soit basketball, hockey, lacrosse, baseball ou le sport le plus populaire, le foot US, ces sports sont énormément suivis aux Etats-Unis avec des accords financiers pour les droits télé qui feraient saliver certaines de ligues sportives européennes.
Le sport universitaire aux Etats-Unis fut inventé en 1852 et pendant plus de 170 ans, leurs principaux acteurs jouaient gratuitement. Les étudiants athlètes avaient donc un statut amateur et n’étaient donc pas rémunérés, recevant seulement une bourse universitaire, malgré le succès et l’argent qu’ils rapportaient à leur fac. Ce système avait toutefois déjà subi une première secousse en 2021 avec l’introduction du NIL, qui autorisaient les donateurs et les sponsors des programmes sportifs universitaires à payer les joueurs en échange d’actes publicitaires.
Un verdict en 2 parties
La première partie concerne donc les anciens joueurs et ceux toujours en activité (on parle de 10000 étudiants environ), à partir de 2016 et devraient donc récupérer chacun une jolie somme. En tout, cette rémunération rétrospective monte jusqu’à 2.8 milliards de dollars et sera payée sur une période de 10 ans. 40% de ces 2.8 milliards de dollars seront versés par la NCAA et les 60% restants par les conférences. Des économistes calculeront comment cette somme sera divisée entre les 10000 sportifs concernés mais certaines études révèlent que autour de 90% iront aux joueurs de basketball et foot US masculins du ‘Power 5’ (les 5 conférences les plus puissantes) et que les autres conférences et les autres sports devront se contenter des 10% restants.
La 2e partie de ce verdict concerne donc la future rémunération des jeunes athlètes américains. Un nouveau système sera mis en place à partir de la saison 2025-2026 afin de permettre aux universités et aux conférences de partager leurs revenues avec les étudiants sportifs. Chaque université aura la possibilité d’avoir une masse salariale allant jusqu’à 22 millions de dollars par saison, et pourra décider du salaire qu’elles veulent offrir à chaque joueur, spécialement à leurs meilleurs joueurs. La billetterie et les droits télé, qui sont la source principale de revenues des programmes sportifs des universités, serviront grandement à maintenir ce système. Une autre question qui se pose est quelle sera la répartition de cet argent entre chaque sport. Si on prend l’exemple de l’Université de Duke qui compte 27 sports représentés, il semble évident que la majorité de cet argent ira au foot US, sport qui génère une énorme part de leurs revenues. Les facs américaines ont déjà exprimé leur inquiétude sur les sports moins médiatisés et les répercussions sur le financement de ces sports.
Le NIL va t’il disparaître?
Non. Ce système de rémunération des athlètes est une addition au NIL, qui devrait toujours être utilisé par les universités pour retenir et acquérir les meilleurs joueurs. Le NIL, qui fut mis en place en 2021, a complètement changé la face du sport universitaire avec beaucoup de joueurs changeant d’équipes et donc d’universités lors des fenêtres de transferts. Sans surprise, afin d’obtenir les meilleurs accords financiers possibles, de nombreux athlètes s’engagent pour les facs les plus réputées, et donc les plus médiatisées, n’hésitant pas pour certains à changer 2 voire 3 fois d’équipes lors de leur court cursus universitaire.
Le NIL qui était censé équilibrer la compétition entre universités a, au contraire, créé encore plus d’inégalités entre elles. Par exemple, citons l’exemple du programme de foot US d’Ohio State où, entre donateurs et sponsors, une cagnotte de plus de 15 millions de dollars a été récoltée et destinée au NIL afin de retenir leurs meilleurs joueurs pour la saison à venir. Nous pourrions aussi parler de Shedeur Sanders, le quarterback de Colorado, qui a le meilleur contrat NIL de toute la NCAA, avec 4.6 millions de dollars presque le double que le second mieux payé, son coéquipier, le cornerback Travis Hunter, qui lui touche 2.7 millions.
Une nouvelle ère s’ouvre donc dans le monde du sport universitaire américain. Pour le 'college football' sport universitaire le plus populaire, la fin du statut amateur des joueurs est donc un pas définitif vers la professionnalisation de ce sport.
Ce verdict sans précédent a la particularité d’être rétrospectif puisqu’il oblige la NCAA à dédommager les joueurs depuis l’année 2016. Après avoir trouvé un accord avec les 5 conférences les plus puissantes (SEC, Big Ten, Big 12, ACC et Pac12), la NCAA va autoriser les universités à rémunérer leurs athlètes directement. Comment? Tout simplement en reversant une partie des revenus obtenus directement à leurs jeunes sportifs. Il faut savoir que la NCAA, et surtout les conférences les plus médiatiques, génèrent plus d’un milliard de dollars par saison, notamment grâce aux droits TV. Que ce soit basketball, hockey, lacrosse, baseball ou le sport le plus populaire, le foot US, ces sports sont énormément suivis aux Etats-Unis avec des accords financiers pour les droits télé qui feraient saliver certaines de ligues sportives européennes.
Le sport universitaire aux Etats-Unis fut inventé en 1852 et pendant plus de 170 ans, leurs principaux acteurs jouaient gratuitement. Les étudiants athlètes avaient donc un statut amateur et n’étaient donc pas rémunérés, recevant seulement une bourse universitaire, malgré le succès et l’argent qu’ils rapportaient à leur fac. Ce système avait toutefois déjà subi une première secousse en 2021 avec l’introduction du NIL, qui autorisaient les donateurs et les sponsors des programmes sportifs universitaires à payer les joueurs en échange d’actes publicitaires.
Un verdict en 2 parties
La première partie concerne donc les anciens joueurs et ceux toujours en activité (on parle de 10000 étudiants environ), à partir de 2016 et devraient donc récupérer chacun une jolie somme. En tout, cette rémunération rétrospective monte jusqu’à 2.8 milliards de dollars et sera payée sur une période de 10 ans. 40% de ces 2.8 milliards de dollars seront versés par la NCAA et les 60% restants par les conférences. Des économistes calculeront comment cette somme sera divisée entre les 10000 sportifs concernés mais certaines études révèlent que autour de 90% iront aux joueurs de basketball et foot US masculins du ‘Power 5’ (les 5 conférences les plus puissantes) et que les autres conférences et les autres sports devront se contenter des 10% restants.
La 2e partie de ce verdict concerne donc la future rémunération des jeunes athlètes américains. Un nouveau système sera mis en place à partir de la saison 2025-2026 afin de permettre aux universités et aux conférences de partager leurs revenues avec les étudiants sportifs. Chaque université aura la possibilité d’avoir une masse salariale allant jusqu’à 22 millions de dollars par saison, et pourra décider du salaire qu’elles veulent offrir à chaque joueur, spécialement à leurs meilleurs joueurs. La billetterie et les droits télé, qui sont la source principale de revenues des programmes sportifs des universités, serviront grandement à maintenir ce système. Une autre question qui se pose est quelle sera la répartition de cet argent entre chaque sport. Si on prend l’exemple de l’Université de Duke qui compte 27 sports représentés, il semble évident que la majorité de cet argent ira au foot US, sport qui génère une énorme part de leurs revenues. Les facs américaines ont déjà exprimé leur inquiétude sur les sports moins médiatisés et les répercussions sur le financement de ces sports.
Le NIL va t’il disparaître?
Non. Ce système de rémunération des athlètes est une addition au NIL, qui devrait toujours être utilisé par les universités pour retenir et acquérir les meilleurs joueurs. Le NIL, qui fut mis en place en 2021, a complètement changé la face du sport universitaire avec beaucoup de joueurs changeant d’équipes et donc d’universités lors des fenêtres de transferts. Sans surprise, afin d’obtenir les meilleurs accords financiers possibles, de nombreux athlètes s’engagent pour les facs les plus réputées, et donc les plus médiatisées, n’hésitant pas pour certains à changer 2 voire 3 fois d’équipes lors de leur court cursus universitaire.
Le NIL qui était censé équilibrer la compétition entre universités a, au contraire, créé encore plus d’inégalités entre elles. Par exemple, citons l’exemple du programme de foot US d’Ohio State où, entre donateurs et sponsors, une cagnotte de plus de 15 millions de dollars a été récoltée et destinée au NIL afin de retenir leurs meilleurs joueurs pour la saison à venir. Nous pourrions aussi parler de Shedeur Sanders, le quarterback de Colorado, qui a le meilleur contrat NIL de toute la NCAA, avec 4.6 millions de dollars presque le double que le second mieux payé, son coéquipier, le cornerback Travis Hunter, qui lui touche 2.7 millions.
Une nouvelle ère s’ouvre donc dans le monde du sport universitaire américain. Pour le 'college football' sport universitaire le plus populaire, la fin du statut amateur des joueurs est donc un pas définitif vers la professionnalisation de ce sport.